Un film de Joël Akafou. Projection le 15 janvier 2022 à 18h au cinéma Le Saint André des Arts. La séance sera suivie d'une discussion avec le réalisateur modérée par Catherine Ruelle.
Résumé
Comme si la caméra n’était pas là, un groupe de jeunes Ivoiriens errent dans un entre-deux piémontais,
entre souvenir cuisant de l’enfer libyen et promesse d’un paradis aléatoire, l’Europe, la France.
Personnage pivot, Touré Inza Junior, alias Bourgeois, est en rupture de « campo », foyer turinois où son
ami Kader attend des papiers pour exister.
Bourgeois vit entre-temps avec Michelle et son bébé, mais il ne rêve que de rallier Paris, où l’attend
Aminata, mais aussi Brigitte. Avec ses diamants aux oreilles, ses tatouages et ses dreadlocks en bataille,
le garçon au regard fatigué et au look branché est prêt à affronter la frontière, la neige, les contrôles…
Traverser a le souffle d’une fiction bien ficelée, et pourtant tout est « vrai-vrai », comme le nom de
la maison de production de ce documentaire. Les personnages jouent leur propre rôle, en confiance,
en intimité, coincés dans l’attente qui joue avec leurs nerfs. Leurs rires et leurs engueulades passent
via le smartphone, leur monde est connecté en permanence à la famille laissée derrière, aux contacts
salvateurs espérés devant. Au cours des repas partagés, la conversation égraine les aventures vécues,
l’espoir, les désillusions, la géopolitique qui marque la chair…
Ici, pas de victime, ni de héros d’ailleurs. Bourgeois dévoile ses turpitudes sentimentales autant qu’il
pleure d’émotion en parlant à sa mère. Sous le regard complice de Joël Akafou, il est touchant
comme personne.
Grand Prix Janine Bazin – Festival Entrevues de Belfort 2020, Open City Award – Open City Documentary Festival 2021, Prix Paul Robeson – FESPACO 2021
Réservation indispensable sur le site du Saint André des Arts
COVID 19 : Obligation de présenter un pass sanitaire valide !
Je préfère mourir sur la mer que mourir devant ma mère. Une larme de plus qui coulera des yeux de ma mère sera une malédiction pour moi. Il vaut mieux mourir sur la mer en essayant de la rendre heureuse
Bourgeois, protagoniste de Traverser
Le risque de mort, mis en face de l’espoir de se construire une vie meilleure – ou plus simplement
Joël Akafou à propos de son film Traverser
l’espoir d’envisager à nouveau un avenir – et de restaurer la dignité de toute la famille, pèse moins lourd.