Keywan
Karimi
Né en 1985, Keywan Karimi est un cinéaste iranien d’origine Kurde à la voix novatrice. Ses court-métrages Broken Border et The adventures of a married couple ont été récompensés dans plusieurs festivals internationaux. Son documentaire Writing on the City lui a valu en octobre 2015 une condamnation à six ans de prison -réduite en appel à un an – et 223 coups de fouet pour « offense au sacré ». Avant son incarcération, il a tourné clandestinement son premier long-métrage de fiction, Drum, présenté en avant-première à la Semaine de la critique du Festival de Venise 2016. Incarcéré le 23 novembre 2016, il a bénéficié d’une grâce collective fin avril 2017. Il est toujours sous la menace d’une peine de prison avec sursis et doit faire attention à ce qu’il fait, dit et filme mais il est aujourd’hui libre et UDM l’accueille depuis janvier 2018 pour 6 mois dans le cadre du programme d’artistes en résidence de l’Institut Français.
Il n’a pas souhaité demander l’asile en France, car il ambitionne de continuer à tourner ses films en Iran, fut-ce clandestinement, mais a demandé une prolongation de séjour pour développer deux projets de long-métrage, une fiction et un documentaire. UDM21 a obtenu pour lui une bourse d’ APF ( Artists Protection Fund ) et un titre de séjour « compétences et talents ».
Ses projets :
LES PERDUS, long métrage de fiction
Dans la banlieue sud de Téhéran, entre deux voies ferrées où le tonnerre des trains retentit chaque soir, un homme à tout faire de 60 ans et sa femme essaient de surmonter le suicide de leur fils unique de 23 ans, qui n’a laissé derrière lui rien d’autre qu’un chat errant.
Keywan Karimi a écrit la première version du scénario avec l’écrivain franco-iranien Mansour Teifuri. Nous cherchons avec lui un producteur français
RESISTANCE IS LIFE, long métrage documentaire
Le cancer de la mère de Keywan a été diagnostiqué alors qu’il attendait son proçès et sa condamnation. Ils ont décidé de filmer leur vie quotidienne, la thérapie de sa mère, son attente de la mise en application de l’ordonnance, le temps de l’hôpital et le temps du tribunal. Et aussi leur solitude puisque ils ont été tous deux rejetés par leur entourage. L’idée est de relier leurs deux maladies, physique et sociale. En effet on croit encore en Iran de manière superstitieuse que le cancer est une maladie contagieuse, et la plupart des gens ont peur de s’approcher d’un prisonnier politique.